Question hijra :
On voit de plus en plus de couples faire la hijra en laissant la femme seule avec enfants dans un pays musulman, et le frère faire des aller-retour pour le travail.
Le soucis est que cela dure des années, chacun vit seul et la femme a de lourdes responsabilités, seule à tout gérer à cause de l’absence du mari.
Cela engendre une baisse dans sa religion.
Qu’en est-il de ce genre de hijra ?
Qu’est-ce que vous nous conseillez ?
Le mieux est-ce de patienter ensemble ou de se séparer (vivre chacun de son côté) avec tout ce que cela peut engendrer ?
Jazâkoum Allahou khairen.
Réponse :
Cette hijra là est bien manquante, vraiment manquante, ce n’est pas çà la vraie hijra.
La hijra, la vraie, c’est que je sois avec ma femme et mes enfants dans un pays musulman ; Et que de temps en temps je vais faire du commerce et je reviens.
Mais si je suis allé tout le temps dans le pays que j’ai quitté et je laisse ma femme seule là-bas et mes enfants pour qu’elle gère toute seule… C’est pas ça la hijra !
Délaisser la femme seule dans un pays musulman et la laisser souffrir toute seule, et gérer toute seule, etc… C’est pas ça la hijra !
La hijra : Je suis avec ma femme tout le temps ; Et de temps en temps, c’est une exception, une fois par trois mois, ou etc… Je vais là-bas une semaine et je reviens, ma’lich.
Mais la délaisser dans un autre pays et être tout le temps en train de faire des aller-retour et la laisser toute seule gérer… C’est pas ça la hijra demandée par Allah سبحانه وتعالى et Son Prophète صلى الله عليه وسلم.
C’est pour cela, il n’y a pas plus difficile que se séparer de sa femme ou la femme se sépare de son mari que ce soit pour commerce, etc.
Il n’y a pas plus difficile que çà !
Pour quelqu’un qui n’est pas marié, d’accord ; Mais quelqu’un qui est marié, il fait tout son possible pour être tout le temps avec sa femme, sauf exception, tout le temps avec ses enfants, sauf exception.
Surtout pour une soeur qui n’est pas du pays d’origine, surtout pour une soeur qui n’est pas du pays où ils ont fait hijra, alors là c’est encore plus difficile, plus grave.
Qu’Allah سبحانه وتعالى vous aide, qu’Allah سبحانه وتعالى nous aide tous.
Et ensuite, le plus important ce n’est pas la matière, ce n’est pas le matériel, ce n’est pas l’argent, pour faire comme çà tout le temps des aller-retour.
Un minimum pour vivre إن شاء الله تعالى me suffit.
Et quand je vois qu’il manque d’argent, je vais faire le commerce.
Et ensuite, dès que j’ai ce qu’il me faut, j’arrête.
Ce n’est pas faire du commerce, une adoration au point où je délaisse mes enfants et ma famille, je suis tout le temps en train de courir après l’avion, ce n’est pas bien.
Le 30 rajab 1439, correspondant au 16 avril 2018
✅ Retranscrit et publié par 3ilmchar3i.net
Cheikh Abou Abdillah Mohamed Tchalabi Al Djazairy –
