Hijrah : Se déraciner pour mieux enraciner sa foi 

Dans son étymologie la hijrah correspond au délaissement de quelque chose quant à sa définition religieuse elle signifie de quitter une terre de mécréance pour rejoindre une terre musulmane dans laquelle nous pouvons manifester notre religion. 

Cette grande adoration représente le déracinement de nos attaches mondaines, parfois poignantes lorsque certaines de nos familles y restent encore. Á l’arrivée en terre d’islam c’est l’enracinement de sa croyance et de la préservation de sa religion, un droit d’Allah accomplit sur lequel il faudra patienter afin que la fleur de la foi se maintienne.

Si le départ est plein d’engouement avec un coeur emplie de bonne volonté, quelques larmes peuvent couler en raison de la détache physique avec nos proches. Face à cette nouvelle vie qui se dessine devant nous, certaines embuches peuvent venir perturber notre équilibre emotionnel.

De nombreuses familles se confient sur différentes problématiques psychosociales, se pose alors la question de la préparation psychologique ainsi que des moyens utiles à connaitre afin de surmonter ces risques d’affaiblissement psychologique. L’une des difficultés les plus courantes rencontrées par les familles est l’adaptation aux modes de pensée du pays d’accueil.

▪️ Les enjeux de l’adaptation culturelle 

Lorsque les bagages sont posées arrivée dans un nouveau pays, il faut trouver l’équilibre entre adaptation culturelle et compatibilité avec ses habitudes coutumières sans toutefois se désorienter en comprenant les modes de pensées et les valeurs de la population dont nous faisons dorenavant parti.

L’adaptation culturelle consiste à s’adapter aux normes sociales, aux comportements, à la communication et aux coutumes du pays. 

▪️Les schémas de pensée

Nos schémas de pensée sont façonnés par la culture et l’ environnement familial dans lequel nous avons vécu. Nos façons de pensée peuvent comprendre des attitudes, des croyances, des valeurs et des comportements qui sont considérés comme normaux et acceptables dans la culture dans laquelle nous avons grandit. 

Cependant, lorsque les familles émigrent dans un nouveau pays, elles doivent souvent faire face à des schémas de pensée différents et même opposés à ceux qu’elles ont connus. 

▪️Les différences culturelles les plus remarquées

Il faut savoir que certains pays d’Europe compte son temps en heure et minute, la ponctualité est exigée tandis que dans de nombreux pays en Afrique le temps est mesuré par évènement et saison, les retards ou annulation peuvent être fréquents. 

D’une autre façon, les besoins des familles mouhajirouns tendront à plus d’individualisme si la culture de base est française tandis que dans de nombreux pays d’expatriation c’est la collectivité qui prime ceci s’explique également par l’histoire, en effet, de nombreuses familles locales ont pu trouver force lors d’évènements historiques tragiques en renforçant l’union collective pouvant parfois effacer certaines notions plus intimistes. 

 En comparaison, l’individualisme se caractérise par une plus grande valorisation de l’autonomie et de l’indépendance individuelle, ainsi que par une tendance à privilégier les intérêts et les droits individuels plutôt que ceux de la communauté. 

L’un comme l’autre, les nuances et la juste mesure entre intimité et entraide se dessine par le retour aux principes fondamentaux de l’islam. 

Malgré la différence culturelle, il est important de parvenir à l’adaptation de son environnement car les schémas de pensées ne valent pas sur la préservation des moeurs et de la croyance religieuse qui pour celle-ci est un socle commun et partagée par les expatriés et les locaux. 

La foi est le pillier le plus fondamental, il ne pourrait y avoir une patience dans une terre de mécréance par conformisme culturelle au dépend d’une patience des modes de pensées pour renforcer sa religiosité et son adoration. 

▪️ Les moyens pour s’adapter à son nouveau pays de résidence

La première étape pour s’adapter aux mentalités d’un pays est de comprendre sa culture et ses normes sociales. En étant à la fois curieux et respecteux, il faudra essayer de comprendre les modes de pensée et les valeurs des habitants en posant des questions et en étant attentif aux réponses.

 la deuxième étape est d’aller au contact des locaux sans préjugés afin de s’informer de leurs centres d’intérêts et de l’histoire de leur pays, l’objectif est d’avoir une démarche sincère de compréhension et d’adaptation des comportements sociaux de son nouvel environnement. 

L’apprentissage de la langue est également un moyen clef d’intégration, elle permet de faciliter la communication avec les habitants et de dévellopper des relations sociales avec les locaux. Discuter avec une langue commune c’est aussi mieux comprendre les points de vue et les expressions idiomatiques. Il est tout aussi intéressant d’apprendre la monnaie du pays pour faciliter son intégration, que se soit dans son expression ou dans sa valeur, cet apprentissage peut être débuté avant le départ en hijrah.

Enfin, il est primordial de respecter les différences culturelles en patientant sur ce qui peut nous bousculer dans nos propres perspectives par exemple en anticipant certains comportements lorsque nous savons qu’il ne se conforme pas à nos principes. 

Il nous faut rester respecteux et comprendre que notre vision n’est pas nécessairement la meilleure, c’est en ce sens que l’humilité et la patience permet de souligner l’adaptation culturelle. 

▪️ Quelques conseils afin de guider son enfant dans sa transition 

Les enfants peuvent éprouvés des difficultés à s’adapter à un nouvel environnement, une nouvelle culture, une nouvelle école, une nouvelle langue et se faire de nouveaux amis.

En tant que parent, nous pouvons aider nos enfants à s’adapter et à se sentir plus à l’aise dans leur hijrah.

– Avant le départ, il est bénéfique d’enseigner à l’enfant la coutume et les habitudes du nouveau pays tout en l’encourageant à exprimer ses interrogations ainsi que ses préoccupations. Le rôle parental devra être sécuritaire afin de montrer une compréhension quant à ses inquiétudes et ainsi lui apporter des réponses suffisantes.

Enseignez la culture et la langue locale permet de suciter la curiosité de l’enfant et ainsi ceci tendra à l’encourager à explorer ces différents aspects. 

– La transition peut prendre du temps, c’est pourquoi chaque parent doit se montrer patient en offrant un soutien affectif afin de l’accompagner à surmonter les obstacles liés à l’adaptation ainsi qu’à la différence des modes de pensées.

– Montrer à son enfant son propre enthousiasme en lui exposant les avantages ainsi que les points positifs, lui permettra de suivre ses parents comme modèle d’optimisme, eux-mêmes confiants quant aux opportunités de vivre dans une terre d’islam. 

– Les aider à créer des liens sociaux est bénéfique pour leur équilibre et leur sentiment d’appartenance dans le pays, se sentir chez soi passe par la création des liens d’amitié, ainsi les encourager à participer à des sports ou des activités de jeunesse leur permettront d’élargir leur cercle social.

– Au côté de ces conseils pratiques, les récits quant à la hijrah de nos salafs, l’explication des troubles présent dans le pays natal, l’apprentissage du tawhid, l’obligation de la hijrah ainsi que son bénéfice sur la foi et la croyance authentique sont les pilliers d’une transition en douceur.

Enfin, il est important de se rappeler que chaque enfant est différent et peut avoir besoin d’une approche différente en fonction de leur personnalité et de leur âge. Il est nécessaire de rester à l’écoute de leur ressenti et adapter son approche en conséquence.

Dans chacune de nos intentions, de nos étapes d’adaptation, de nos efforts afin de s’intégrer la demande d’aide auprès d’Allah سبحانه و تعالى est un fil conducteur qui prime sur l’ensemble de ces causes énumérées, ajoutons à celà le renouvellement de ses intentions, la multiplication des invocations, l’istighfar ainsi que l’évocation d’Allah سبحانه و تعالى .

Enfin, les racines de l’islam qui lient les familles mouhajirouns aux locaux sont les plus essentielles, c’est par celles-ci qu’ils s’entendent et vivent en harmonie. 

La croyance religieuse dans les modes de vie est le socle de leur entente la plus précieuse.

Oum Souleyman, thérapeute en psychologie.
Fondatrice d’oummi épanouie, premier cabinet d’accompagnement psychologique des mamans musulmanes.

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